Votre écrivain, ses romans, vos coups de coeur

Ballades cinématographiques du 27 septembre

Poetry, de Lee Changdong, (sud-coréen).

L’impuissance de cette femme, grand-mère, confrontée (affrontée !) à un adoles­cent dont elle ne peut contrôler le comportement inexcusable, au suicide d’une jeune fille violée pendant des mois par ce même petit-fils (et cinq de ses petits camarades)... son recours est la recherche d’écriture d’un poème, comme si, hors de la « vie » quotidienne était le salut. Le film est beau, le film est lent, le film est majestueux. Un peu long, pour un sujet somme toute mineur. Le vrai sujet (celui que j’aurai voulu voir traiter !) était : comment se fait-il que l’acte épouvantable ait pu se produire ? Comment les parents des coupables peuvent-ils tranquil­lement se réunir, et sur un mode festif encore !, pour trouver le moyen de soustraire leurs « vilains petits garnements » à leur juste châtiment ?

 

Copains pour toujours, de Dennis Dugan.

C’est de la veine de Very bad trip, c’est-à-dire que même si on en a honte, on rigole vraiment bien. C’est pipi-caca-boudin, mais tellement drôle ! On regresse, et quel plaisir ! C’est tout, sauf qu’en plus, il y a des enfants...

 

Amore, de Luca Guadagnino.

D’accord, Tilda Swinton est lumineuse et belle (quoique je l’ai préféré dans Julia, où elle était comédienne). L’architecture italienne est très bien mise en valeur, la nature aussi. Mais l’histoire d’une femme bien mariée qui s’offre un jeunôt pendant que son mari arpente le monde pour faire tourner la boutique n’a rien d’une nouveauté renversante. On regarde ce palais milanais et cette myriade de valets, cette très haute bourgeoisie et... qu’est-ce qu’on s’ennuie !

 

Un homme qui crie, de Mahamet-Saleh Haroun (franco-tchadien).

Le film a eu le Prix du Jury à Cannes 2010. Où l’on voit que les choix proposés à un homme sont tous à hauts risques ; il doit choisir entre envoyer son fils au combat pour préserver son travail, Il sait qu’on est broyés dans cette vie où la guerre est omniprésente, qu’elle soit armée ou économique. Tout ça va très mal finir, Les paysages sont beaux, l’image aussi, la lumière pas moins.

 

Les amours imaginaires, de Xavier Nolan.

Vous vous souvenez ? C’est lui qui avait fait le saisissant J’ai tué ma mère. Il ne met pas vraiment d’eau dans son vin ! Tous les vingtenaires que je connais en prennent pour leur grade. Une femme et un homme tombent amoureux d’un bel indifférent, et de gamelles en râteaux, se résignent à laisser partir ce garçon. Sauf qu’ils ne peuvent s’en déssaisir complètement... Dur, dur ! Le film est vraiment très sympa. Et puis le parler canadien... je craque toujours !

 

Miel, de Semih Kaplanoglu (turc)

Un film adorable, un petit gosse saisissant, empêché de parler, de lire, par un amour immodéré d’un père qui va mourir. C’est troublant de voir le parallèle avec L’arbre, où des enfants affrontent l’absence. Ce film a ceci de magique que, en pleine montagne, on ne voit qu’UNE preuve de modernité : les sacs à dos des enfants, les mêmes que vous avez achetés aux vôtres, fin août. Autrement, on voit un homme fabriquant ses cordes, la mère de l’enfant vivre une vie austère et solitaire, le père grimpant à des hauteurs invraisemblables dans les arbres où sont placées ses ruches... La modernité les a quand même rattrapés, puisque les abeilles crèvent par poignées... Très beau film, contemplatif et riche. Où l’on voit qu’un film ne peut avoir que trente répliques et être si... parlant.

 

La yuma, de Florence Jaugey (franco-nicaraguayen).

Je n’en ai vu qu’une heure, problème technique oblige. Mais c’était TRES prometteur, et je compte y retourner la semaine prochaine. Allez-y, en tout cas.

 

Air doll, de Hirokazu Kore-Eda, japonais.

Le réalisateur de Still Walking a encore frappé, et quel coup de maître ! Si vous vouliez savoir quelle est la « vraie » vie d’une poupée gonflable, allez-y ! On ne peut rien raconter, c’est bluffant, intelligent, drôlissime, furieusement tendre… Comment, vous n’êtes pas déjà plongé dans votre programme ?

 

A la semaine prochaine...

Au fait, j'attends toujours vos... commentaires !

 

 

 

 

 



01/10/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 7 autres membres