Votre écrivain, ses romans, vos coups de coeur

Délicieuse - mais courte - semaine du 30 au 2 septembre

La grande affaire, donc LE BRUIT DES GLACONS, de Bertrand BLIER.

Faut y aller ! Pas de problème avec ce petit bijou ; néanmoins, à éviter en cas d'hypocondrie sévère, de déprime... C'est d'un noir absolu. Désespérant. Hilarant souvent, mais plombant. Le gars Blier nous a concocté un happy end très ficelle, auquel on ne croit pas une seconde, d'ailleurs manifestement lui non plus !

On sort de là glacé...

Petit interlude à propos de Jean Dujardin : j'en étais restée à l'insignifiance du Chouchou (ou Loulou, je ne sais jamais) dont j'avais vu quelques épisodes à l'occasion), mais là, on voit un vrai grand comédien en action. Grâce lui en soit rendue ! (Les autres sont parfaits aussi, mais cela était évident, bien sûr).

 

Heureusement (c'est bien la première fois que je trouve grâce aux multiplexes !), il y avait là, dans une salle proche, le très mignon Be bad, (le titre original est Youth in revolt),deMiguel Arteta.

Ca craignait quand même, parce que le sujet rebattu, (ado en rut !) pouvait mal augurer de la suite. Ben non ! C'est plutôt frais, malin avec l'introduction du double de l'ado en "bad boy", ce n'est jamais convenu, c''est frais et très marrant. Les adultes en prennent pour leur grade. Donc, l'antidote à l'anxiogène Bernard Blier.

 

La rivière Tumen, de Zhang Lu. Un film franco-coréen, de toute beauté. Cette rivière est la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. C'est perdu au milieu de nulle part, on voit la vie misérable de ces paysans.

Il y a un gros défaut que je vous laisse imaginer : le film se passe en hiver, le bas de l'écran est toujours neigeux, donc les sous-titres illisibles ... Grâce à moi et mes relations (je connais un charmant coréen, Ik Joo), vous saurez donc que la troisième adresse du maire, qui se fait par haut-parleur, est déterminante pour la compréhension de l'action : en effet, la Corée du Nord affirme que les Chinois ont violé quelque traité unilatéral, et font une descente punitive, semant la terreur chez les villageois.

Le tout est magnifique, filmé en longs plans séquences. A voir, si cela passe par chez vous !

 

Autre rareté (je croyais avoir vu "tout" Marguerite Duras), mais j'ai découvert ce Nathalie Granger, petite gamine de 8 ans, dont la directrice d'école décrit le caractère, comme "d'une violence peu commune". On ne verra la gamine que de façon épisodique, dans les dernières vingt minutes. un petit minois buté.

Mais il y a là tout le génie de Duras ; j'aime que ces deux femmes soient d'une impassabilité absolue ; j'aime quand Moreau décroche le téléphone : à l'autre bout une femme se plaint de n'avoir pas encore vu le réparateur de sa chaudière, et qu'il fait froid ; quelques minutes de silence, et Moreau répond : "Mais ici on n'a pas le téléphone, madame". Et l'autre de s'excuser...

Mais il faut voir ce film principalement pour la prestation de Gérard Depardieu : tout jeune, tout maigre, il campe un voyageur de commerce improbable, auquel les femmes ne croient d'ailleurs pas... Il vend une nouvelle machine à laver révolutionnaire, à tambours inversés, et la chute est hilarante... Il est gêné, les mains voletantes, le discours heurté, les yeux cherchant l'inspiration...

Un très très bon moment de cinéma... (Je sais que Marguerite Duras suscite la polémique, pas de "tièdes" avec elle. On adore ou on déteste, pas de milieu. Je me souviens qu'après la sortie de India Song, certains critiques avaient pour habitude d'utiliser le mot "durassien" pour "chiantissime"... Chacun ses goûts !

 

Au fait, la petite fille butée, c'est bien sûr Marguerite... Chez Duras, on ne parle "que" de Marguerite. Mais tellement bien !

 

A relire ses Carnets...

 

Ah ! j'ai fini par craquer pour Inception, de Christopher Nolan. C'est plastiquement irréprochable, pour les amateurs du genre "Action". Et croyez-moi, ça déménage ! Une fois qu'on a intégré l'idée qu'il n'y avait rien à "comprendre", et se lâcher, on se laisse balader dans ces trois mondes - enfin niveaux de conscience - avec une grande facilité. Marion Cotillard est passable, je préfère Ellen Page quand même - mais ça n'engage que moi !

Deux heures et demie d'explosions, feux, horizons qui basculent...

 

Le reste ne mérite pas d'être raconté. J'ai loupé quelques films mais retrouvé - et longuement bavardé - avec deux personnes qui me sont chères. Je garde donc pour la semaine prochaine la palme d'or de cette année et Poetry...

 

A la semaine prochaine, n'oubliez pas de laisser un commentaire, j'aimerai bien savoir qui vous êtes, et allez lire le début de Mes Amants dans ce même blog, dans "Une petite gâterie", pour me dire si vous souhaitez que je l'édite ...



04/09/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 7 autres membres