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Mini-virée du 28.10

Il reste du jambon ? de Anne Depetrini.

Une comédie ? Une pure arnaque, oui ! On comprend bien qu’il s’agit d’une charge anti-raciste. Sauf que les Algériens, montrés dans leur vérité, en famille, dans une noce, avec leurs vrais travers (pour ne pas tomber dans la complai­sance), nous semblent autant d’hurluberlus, sympathiques mais extra-terrestres. Dans une cité de Nanterre (lessivée de la veille !, pas un papier gras, pas un mégot) vit la famille de notre héros, devenu chef des médecins-urgentistes d’un hôpital. L’héroïne, elle, fait des reportages culcul dans une télé gnangnan. Ele apprend des horreurs sur son chéri : il a banni de la famille une soeur nantie d’un bébé français, étant le fils aîné il est le chef de famille. Et il doit épouser une jeune algériene, c’est une affaire pliée. Notre héroïne apprend que les jeunes Algériens s’amusent avec les Françaises, mais épousent dans la race. Nonobstant ces légers inconvénients, le jeune couple se remet ensemble. Ce ramassis de clichés, purement RACISTES bien qu’il s’en défende, mène tout droit à la démonstration contraire de sa volonté affichée.

 

The American d’Anton Corbijn.

C’est un machin obscur, dont on essaie de comprendre l’action, jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il n’y a rien à comprendre. Georges Clooney fait la gueule, on comprend qu’il est contrarié, peut-être de devoir dégommer un ou plusieurs personnages à intervalles réguliers (six ou sept en tout, quand même !). Georges Clooney fait la gueule, tout le long du film, et le plus remarquable que c’est la même, tout le temps, (même lorsqu’il s’offre un détour par le bordel du coin). C’est la gueule du type méchant, du bad boy, un poil parano. Heureuse­ment, le décor, lui, est souriant. Ca repose. Il sait fabriquer une arme, il rencontre un curé qui ne pleure pas les lieux communs, il tombe amoureux d’une prostituée. Tout en faisant la gueule. Bref, on peut oublier, et investir nos euros ailleurs.

 

Venus noire d’Abdellatif Kechiche

La brève (mais intense) vie d’une aborigène trimballée de scènes miteuses à Londres aux salons de Paris, où montent l’extravagance et l’outrance des moeurs, jusqu’à une « séance » dans un salon échangiste où le pire est probable. On retient le passage glaçant entre les mains de l’Académie de Médecine, qui la détaille poil après poil, mesure après mesure, pour lui décerner le statut d’Ottentote véritable, ce qui lui assurerait l’accès aux Cours royales. Comme elle se refuse à dévoiler son intimité, son « montreur », furieux, la loue à un bordel, elle y contracte une maladie vénérienne qui l’en fait chasser, elle tapine alors dans la rue, et en crève. De sa vie, et de l’alcool aussi que ses « maîtres » successifs lui procuraient abondamment.

Le film est superbe, dans ses outrances même. C’est un vrai cinéaste, qui sait choisir, puis mener ses sujets. Merci ! 

 

 A la semaine prochaine, merci de vos visites et de vos commentaires !



31/10/2010
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