Votre écrivain, ses romans, vos coups de coeur

Riche semaine du 1.03

The hunter, de Rafi Pitts.

Voici une merveille (l'un des derniers films tournés avant le « remaniement » en Iran). Un prisonnier politique, libéré, trouve en dernier recours un travail de veilleur de nuit, il apprend sans ménagement que c'est « tout ce qu'il mérite ». Un matin sa femme et sa petite fille ont disparues, il se heurte à la bureaucratie, buté, têtu, finit par apprendre (sans qu'il reçoive aucune excuse !) que sa femme a été abattue parce qu'elle était au milieu d'une manifestation d'opposants au régime. Quand à la petite fille, aucune nouvelle et les autorités s'en contrefoutent. Il prend son fusil, tue deux policiers sur une autoroute, et le film se termine, haletant, dans une forêt mitée où il se trouve à la fois chasseur et chassée. La fin est superbe.

 

Winter's bone, de Debra Grank.

Magnifique aussi, dans un autre genre. Une jeune fille est chargée de la survie de sa famille, la mère abrutie de médicaments, son jeune frère et sa jeune soeur. Le père, qui fabrique des amphétamines, se fait pincer et hypothèque leur baraque pour gager sa caution et disparaît. Elle fait le tour de sa famille pour le retrouver, car il le lui faut, mort ou vif. Ses petits Blancs, amers, jamoux, d'une dureté implacable, refusent de l'aider jusqu'à la fin, magistrale et horrifique. Vraiment à voir.

 

La permission de minuit, de Delphine Gleize.

On oublie, l'histoire improbable d'amitié entre un garçon de douze ans et son médecin. Apparemment, la cinéaste n'a pas compris qu »il faut, pour Vincent Lindon, un preneur de son génial, si on veut comprendre le premier mot de son discours. A la façon d'un Patrick Chesnais, ses gromelots sont fort pénibles...

 

La bella gente, d'Ivano de Matteo.

Un couple de quinquagénaires à l'aise décident, surtout Suzanna, psychologue, de sauver une jeune prostituée russe de son sort et de son maquereau. Il lui faut un travail et des papiers, ce que Suzanna se fait fort de trouver. La jeune femme, magnifique, sensible et bien élevée semble s'intégrer dans leur maison de campagne, jusqu'à l'arrivée du grand fils, qui se débarrasse de sa petite amie, et fond sur la jeune prostituée. Suzanna commence à regretter amèrement son initiative, surtout lorsqu'elle croit voir entre son mari et la jeune fille des rapports troubles là aussi. Ce film est bizarre, mais suffisamment habile pour qu'on ressente le même malaise que Suzanna : jusqu'où peut-on aller pour « faire le bien » ?

 

Amours salés et plaisirs sucrés, de Joaquin Cristell.

Une jeune femme, sacrée « meilleure cuisinière du monde » ( ???) ouvre un restaurant, poussée à la fois par son mari et son amant. C'est un Jules et Jim sans le talent de Truffaut. Trop de scènes de cul, et le trio se retrouve face à l'incompréhension et l'hostilité de tous, et bla bla bla... A fuir...

 

Surtout qu'on a True Grit, le magnifique western des frères Cohen !

Une jeune fille de 12 ans (Hailee Stenfeild, qui a vraiment l'âge du rôle !, magnifique, butée, droite dans ses bottes) a vu son père tué. Elle décide de le venger coûte que coûte, et soudoie un shériff alcoolique et bourru, pour retrouver l'assassin. Mais pas question de le laisser faire seul : elle exige de l'accompagner, et pour cette recherche pathétique, dans les grands espaces, les marécages, la neige et les forêts hostiles, ils cheminent, accompagnés d'un Texas Ranger parfaitement odieux, pour un périple aussi dangereux que mouvemùenté.

A voir absolument !

 

A la semaine prochaine, portez-vous bien !



05/03/2011
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