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Semaine du 20 sept.

The housemaid, de Im Sang-soo (sur-coréen).

Voilà une très excitante et très jolie chose. La première et la dernière scènes sont particulièrement intriguantes. En ouverture, c’est la rue, besogneuse, animée, au milieu de la foule qui circule, des petites mains qui font de la cuisine de rue... Sur la marquise d’un bar à néons, une jeune fille vacille au bord du vide. Finalement, elle s’écrase sur le macadam. Puis on entre dans un huis-clos d’où l’on ne sortira quasiment plus. Il s’agit d’une immense maison glaçante, avec le maître, quadragénaire avenant, sa femme enceinte de jumeaux, une enfant, Nami, d’environ sept ans, très attachante, une belle-mère machiavélique, une gouvernante inquiétante à souhait. C’est dans ce huis-clos qu’est introduite une servante, jeune femme divorcée sans enfants, d’une naïveté confondante. Lorsqu’elle est enceinte du maître, belle-doche, épouse et gouver­nante se liguent, jusqu’au meurtre spectaculaire de la servante. Sous les yeux de la fillette, Nami. A l’anniversaire de celle-ci, intervient cette autre scène ahurissante :  personnellement, j’en ai perçu qu’il s’agissait de son intronisation dans ce monde « adulte » de cette famille de grands bourgeois richissimes, à la cruauté innée : sa mère, dans une parodie du fameux Happy birthday, offre un tableau (et quel tableau !) à la gamine déguisée en femme, et qui quitte le cadre avec une intensité et une détermination inquiétantes. Est-ce la même, devenue jeune femme, qu’on a vu se jeter dans le vide au début du film ?

 

Une chinoise, de Guo Xiaolu, (titre original : She, a chinese). Une fantastique surprise !!! Où l’on reparle de l’ennui des ados (on a vu à quelle catastrophe nous ont menés les deux ados de Tamara Drewe !), et les deux gamines russes (désolée, le titre m’échappe). Là, dans une campagne chinoise d’une désolation absolue, radicale, on trouve cette gamine, en butte aux crialleries de sa mère (comme toutes les mères, elle veut bien faire, elle a même sous le coude un « mari » idéal). Son quotidien ? percevoir les cinq yuans de location des tables de billards en plein air. Survient un « gars de la ville » belle gueule et scooter flambant neuf, qui l’emmène à Shenzen, la civilisation !, Belle scène de karaoké (au fait, à Paris, il y a quelques années, plus de bar sans son concours de karaoke le week-end ! Cette mode a été bien éphémère (heureu­sement !). Bref, notre gamine, Mei, est violée par un camionneur rondouillard, et décide de rallier la ville. Elle trouve un emploi (?) chez un coiffeur (?) dirigé par un voyou séduisant, qui lui fait découvrir le plaisir en amour. Pas de chance, il meurt (vu l’état de son dos, sanglant, c’était pas vraiment voulu). Mais il a le bon goût, dans sa chute, de dévoiler son coffre-fort ! Mei va donc s’offrir un voyage organisé à Londres. Elle fuit le groupe et, pour avoir des papiers (sujet sensible s’il en est !) épouse un charmant retraité anglais. Las !, l’homme ne connait pas le Viagra. Elle le quitte. Au coin de la rue, le livreur et propriétaire du fast-food lui plait bien. Elle est enceinte, mais ce butor argue de son appartenance à l’Islam pour se défiler. On la retrouve, dans  la scène de fin, enceinte de sept mois au moins ! sur un pont enjambant une autoroute. Elle est manifestement au bout du rouleau. On (moi !) se fait du mourron pour cette fille qu’on aurait voulu aider, protéger, conseiller, tout au long du film. Cette si chère Mei !

 

 Oubliez Cahier intime, d’Attilio Azzola. Trois histoires, qui se recoupent à la fin. C’est sympa, mais tellement téléphoné qu’on sait ce qui va arriver avant que cela n’arrive. J’ai déjà fait cette reflexion ici, je crois, mais c’est toujours aussi exaspérant. On m’oppose que ce n’est qu’une heure trente-cinq, mais ce temps peut être tellement mieux occupé ! En allant voir Tetro, de F.F. Coppola, ou Poetry, de Lee Changdong.

 

Simon Weber a disparu, de Fabrice Gobert. Il faut absolument aller voir ce film. C’est un premier, excellent film. Malin, ficelle en diable, avec des allers-retours dans le temps, où l’on peut voir la réalité de ce qu’on avait seulement entrevu dans une scène, dans le dos des comédiens. Absolument réussi, alors que l’histoire tient à si peu de chose, en réalité ! Chapeau, l’artiste.

 

The town, de Ben (et avec !) Afflek. C’est bien, ça roule, mais c’est ultra violent. Il y a une superbe scène de course de bagnoles, parodique en diable. Mais ce n’est qu’un film d’action de plus... 

 

Comme toujours, j’attends vos commentaires ! Merci d’être de plus en plus nombreux à me « visiter »… A bientôt !

 

 

 



24/09/2010
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