Votre écrivain, ses romans, vos coups de coeur

Semaine du 21 septembre

Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki, Liban.

Un minuscule village, quasiment inaccessible sauf avec une moto-remorque ahurissante, où les hommes s’ennuient entre les cartes, les bagarres aux cause les plus futiles. Les femmes, ayant peur de cette violence qu’on sent à fleur de peau, ont des trésors d’imagination pour les détourner de cette guerre lointaine. Ce qui nous donnent des scènes hilarantes dans un drame pourtant bien réel. Parce que quelques tirs, même isolés et lointains, tuent. Parce que le sol arable est truffé de mines.

Voilà une formidable façon de nous montrer à voir ce Liban. A voir absolument !

 

L’Apollonide, de Bertrand Bonello.

Voici un film magnifique, qui excelle à présenter sous un abord aimable un sujet épouvantable : l’exploitation sexuelle de la femme. La Madame, est non seulement elle-même mère de deux jeunes enfants, mais aussi de sa dizaine de pensionnaires. L’atmosphère y est riche dans les Salons de présentation, et sordide dans les « quartiers » des filles. On n’y verra rien de porno, mais la suggestion y est présente tout au long. Et surtout, le plus évident, constant, est à la fois l’ennui, et des clients des et filles, et pour celles-ci le rêve inaccessible de se faire épouser (c’est-à-dire racheter sa dette, constituée et augmentée au fil des comptes de Madame. Celle-ci, en outre, voit augmenter de façon inacceptable son loyer, et l’activité qu’on y pratique l’empêche de trop s’en plaindre ; la faillite rôde, l’angoisse monte. Et pourtant, Bonello sait aussi nous montrer la gaminerie que ses filles ont su, parfois, garder ; d’autres scènes, violentes, nous montrent un monde... immonde.

A voir ABSOLUMENT !

 

Laïcité : Inch’Allah, de Nadia El Fari.

Un documentaire tunisien, qui nous immerge dans ses manifestations de rues, dans des colloques où il s’agit de trouver COMMENT peut-on séparer Politique et Religion, l’Islam en l’occurence. On y parle beaucoup du ramadan, de la façon dont les « dé-jeûners » sont traités, la façon dont ils le vivent en se cachant plus ou moins. En Tunisie, c’est très mal vu, mais pas susceptible de peine de prison ou d’amendes. Alors qu’au Maroc, c’est bel et bien le cas.

Toutes ces manifestations, ces prises de paroles, vives, respectueuses du voisin de manif, sont bien plus parlantes pour nous que les « envoyés spéciaux » de nos J.T.

Allez-y, pour le plaisir d’abord de voir cete énergie en marche, et en militant  hélas loin de leur cause.

A VOIR, donc !

 

Mais comment font les femmes ?, de Douglas McGrath.

On se le demandait ! Mais enfin, grâce à ce chef-d’oeuvre, on respire : il suffit d’un bon boulot très bien payé (dans la finance, c’est dire !), une super-nounou qui s’occupe à merveille des deux super bambins ainsi que de l’immense baraque, et d’un mari qui, légèrement émasculé, veut bien se plier aux horaires fous-fous-fous de sa superwoman de femme. Mais celle-ci, aidée de ses copines, culpabilise à mort : pour la Fête des Gâteaux de l’école de la gamine doivent impérativement être faits maison, sinon c’est la honte, et le reste à l’avenant. On se rassure, le seul inconvénient des horaires déments et voyages incessants de sa mère ne perturbe que la gamine de six ans, qui refuse de dire « je t’aime » à sa Mom. Je vous passe le reste, c’est de la même farine, et comme c’est américain, ça se termine bien. Ah oui, un vague flirt qui pourrait metre en péril... et ta  ta ta.

Au fait, et dans le Bronx ? Ils ont pas dû avoir le temps, 1.35 mn d’angoisse existentielle, c’est sûrement le maximum possible. (Notez qu’ils sont progressistes : la nounou n’est MEME PAS NOIRE !)

Allez, on oublie, et on se remémore Precious, histoire de se remettre la cervelle dans les clous.

 

Le cochon de Gaza, de Sylvain Estibal.

Merci à ce réalisateur qui a trouvé le « truc » : il nous fait une comédie hilarante tout du long, mais aussi un documentaire, car chaque gag nous explique quelque chose de la façon dont on vit, misérablement et difficilement, là-bas. C’est probablement ce qui l’a sauvé de la censure !

Un pêcheur ramène dans ses filets... l’Antéchrist en personne : un COCHON ! Tout ceci crée des situations tout à fait comiques.

Allez-y, vite !

 

 

Bonne semaine à tous

 

 



23/09/2011
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