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Bonne petite semaine du 18.10

The social network, de David FINCHER

Facebook, donc. Le plus frappant dans ce film (avec une image très radicale) est la démesure des chiffres, face au côté gamin des protagonistes. On vit dans une cour d’école ! Prenez un pauvre gosse que personne n’aime (et qui ne fait rien pour !) qui pique une idée (qui était de toute façon dans l’air du temps !), l’améliore et la met sur le marché. Tout le film est basé sur les procès qu’on lui fait, Harvard d’abord, puis ses acolytes qui se croient « floués », entre autres le seul copain qu’il ait eu !, qui se voit dépossédé de ses actions. On a commencé la chose parce que le héros voulait mettre en ligne les étudiantes baisables du campus, et on finit avec 500 000 Facebookiens ! Evidemment, niveau chiffres, ça change d’envergure !

Deux heures, d’accord, mais on ne s’ennuie pas une minute. Merci, monsieur...

 

Les petits mouchoirs, de Guillaume CANET

Seigneur ! Pourquoi nous trimballer pendant deux heures vingt-cinq minutes chez ces bobos imbus d’eux-mêmes, qui partent en vacances communes alors que l’un d’entre eux, drogué à mort, a eu un accident de scooter dramatique ? Tous ces trentenaires (et demi, ou à peu près) sont à côté de la plaque. Comme chaque année, ils partent en vacances en troupeau chez l’un d’entre eux, entrepreneur énervé, arriviste et ramenard. Il y a une collection de portraits, administrés en enfila­de, sans intrigue, qui nous inflige leur vague-à-l’âme. Les mecs se font larguer, les femmes assurent. On a droit à une vague morale par à-coups, mal avisée et bien pensante. Comme il faut bien faire une fin... oh et puis non, je ne vous dirai rien ! Mais tout ce temps perdu ! Toute cette pellicule gaspillée ! Toute cette gesticulation nombriliste !

 

Heureusement, dans la salle à côté, il y avait...

Biutiful, de Alejandro Gonzales Inarritu.

Absolument magique. Avec Javier BARDEM (déjà repéré dans No country for old men). Oubliez le Madrid des cartes postales, bienvenue dans le Madrid des petites gens. Les immigrés clandestins, les soutards, les pauvres : on est plongés dans un univers qui ne devait même pas exister ! Notre héros est un parfait salaud, qui se paye le luxe d’assassiner proprement vingt-cinq personnes, parce que la dureté des temps fait qu’il fait le mauvais choix ! Il tente d’aider, certes, en trouvant du travail pour des chinois clandestins, tout en prenant son dû sur les contrats qu’il leur a trouvés ; il a épousé puis largué une femme malade et alcooli­que, et élève cahin-caha leurs deux enfants ; il croit dur comme fer qu’il entend les pensées des morts et se fait payer pour relayer leurs messages aux survivants dévastés ; bref, c’est le mauvais pélerin. Sauf qu’il y croit si fort ! Il s’interroge tellement ! Sa mort programmée lui sert de justficatif poour ses mauvaises actions. Et malgré tout ses mauvais coups, impossible de lui en vouloir ! On l’aime, ce malfaisant ! L’image est superbe, les comédiens épatants, le film sublime. Le genre de film qu’on peut voir plusieurs fois, parce qu’une fois l’intrigue digérée, on va voir tous ces petits miracles qu’on a laissé passer. Un film foisonnant !

 

Picture me, de Ole Schell et Sara Ziff.

C’est un documentaire tourné par un jeune amoureux fou de sa compagne top model. La belle cavale d’une capitale à l’autre pendant la quinzaine des présentations des grands couturiers. Paris, Londres, Milan...  On traîne dans les coulisses,  on reçoit les confidences de quelques unes de ses compagnes, on esquisse les problèmes de poids, de harcèlement sexuel, de fatigue intense... Le manequinat ou comment s’en sortir fait aussi l’objet d’un vague questionnement, mais enfin notre Sara a réussi à intégrer une école. On lui souhaite bon vent, elle est bien mignonne cette petite ! Donc, une heure et demie pas désagréable, mais franchement pas indispensable !

 

La vie au ranch, de Sophie Letourneur.

Une belle brochette de gamines de vingt ans qui boivent, fument, rigolent, dansent, chantent dans un placard à balai surnommé Le Ranch.  Les conversations tournent quasi exclusivement sur les mecs, quoi d’autre ? L’actuel (qui se débine, mais qui reste L’homme de Ma Vie), le transitoire – qui passe de Mec Super à Pauvre Tâche -, celui de Paméla qui supporte mal son dirigisme et qui voudrait qu’elle lui  fasse des vacances, et tous les autres, les possibles, les à peu près potables... Les six filles partent en Auvergne chez l’une d’entre elles, le choc avec la Nature est rude... C’est incroyablement bavard, bourré d’énergie, marrant même quand on a envie de leur coller des baffes pour les ramener au sens du réel. En effet, à part Pamela (qui trouve que son prénom fait star du porno) qui avoue avoir raté sa seconde année de fac, on entend peu parler de la « vraie vie ».

Réjouissant, quand même.

 

On termine la semaine avec une grosse déception :

Divorce à la finlandaise de Mika Kaurismaki.

Déception parce que nous étaient venues de jolies choses des pays nordiques. Mais à trop vouloir généraliser, sans doute… Donc, un couple se sépare et monsieur, qui est conseiller social et madame sont certains de savoir le faire à la civilisée. Madame convoque un ancien amant qu’elle veut installer à demeure, monsieur s’offre une charmante jeune femme censée être son amoureuse, tout part en eau de boudin, évidemment. Tout ceci aurait pu être drôle (je vous passe les détails), mais le scénario est excessif, les gags téléphonés, la réalisation paresseuse et les comédiens vraiment limites. Bref… On oublie !

 

La semaine prochaine, j’aurai hélas peu de temps, je me consacre à la couche d’ozone.

 

Merci à vous – on a dépassé les mille visites ! J’ai du mal à le croire, mais je vous en remercie.

 

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Dernière chose : les publicités qui, de temps en temps, vous font de l’œil ne sont là ni de mon fait, ni de mon choix. Qu’on se le dise !

 

 



22/10/2010
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