Paul AUSTER
Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain. A l'étage ma fille et ma petite-fille sont endormies, seules, elles aussi, chacune dans sa chambre : Myriam, quarante-sept ans, ma fille unique, qui dort seule depuis cinq ans, et Katya, vingt-trois ans, la fille unique de Myriam, qui a dormi quelques temps avec un jeune homme du nom de Titus Small mais Titus est mort et maintenant Katia dort seule avec son coeur brisé.
Vous venez de lire le premier paragraphe de Seul dans le noir, le vingt-neuvième (je crois) roman de Paul AUSTER.
Ce paragraphe, pour moi admirable, vous incitera peut-être à lire celui que je considère comme le premier, avec Richard POWERS, dont j'aurais l'occasion de vous reparler, dans mon Panthéon personnel.
Dans cet ouvrage, Augustus Brill, peuple ses insomnies en inventant des mondes parallèles. Sans savoir, bien sûr, que quelques part ses rêveries prennent forme et corps...
Vite, à la bibliothèque, et revenez pour qu'on en parle !