Riche semaine du 19 avril
Robert Mitchum est mort, de Olivier Babinet et Fred Khin.
Nous avons un manager ringuard qui décide de faire d’un acteur à peu près raté SA star. Il le traîne à sa suite dans un road-movie qui les emmène jusqu’au cercle polaire, dans des voitures plus ou moins volées. Il recherche un vieux réalisateur qu’il mythifie, persuadé que celui-ci mettra en scène un scénario qu’il traîne dans ses bagages depuis bien longtemps. Mais les réalisateurs meurent aussi...
Je veux seulement que vous m’aimiez, de Rainer Werner Fassbinder.
Comment cette petite merveille a-t-elle pu échapper aux distributeurs français ? Mystère... mais le voilà. Un bonheur de bout en bout. R.W.Fassbinder nous montre, dans les années 70, un jeune homme dont la pire tare est d’être TROP gentil... Il construit de ses mains la maison de ses parents, puis décide d’émigrer à Berlin avec sa toute jeune femme : las !, il se heurte au mur de l’argent omniprésent, accumule les dettes, travaille comme en heures supplémentaires, mais n’arrive pas à comprendre comment fonctionne le monde. Le spectateur est sur le rouleau-compresseur, sans frein pour y remédier, implacable... Une vraie réussite !
Essential killing, de Jerzy Skolimowski.
Vincent Gallo a eu le prix d’Interprétation masculine, et on le comprend. Un homme, capturé en Afghanistan et transféré quelques part en Europe (la Sibérie, sans doute) s’échappe et fuit dans la montagne enneigée. On ne saura rien de plus sur lui, on suit sa course hallucinée, dans une forêt immense, où seules la mousse et des baies assurent son ravitaillement. On espère en découvrir davantage lorsqu’il arrive dans une cabane, hélas l’occupante (Emmanuelle Seignier) est muette. Il tuera parfois, sera constamment en danger. Une performance !
Women without men, de Shirin Neschaf
Une merveille encore. Pendant le coup d’état en 1953, au Liban, nous suivons le destin de quatre femmes. Toutes les scènes (plans séquence pour la plupart, chose que j’adore) sont maîtrisées à l’extrême. Une jeune prostituée, au bain public, va s’étriller jusqu’au sang. Ignorant la menace que son mari lui fait de la «répudier », une cinquantenaire choisit de prendre sa liberté et d’accueillir dans sa maison des jeunes filles. Le poids des traditions sexistes est palpable. Ceci donne un film absolument magique !
Tomboy, de Céline Sciamma.
Jolie petite chose. Lors d’un déménagement, une gamine de CM2 se fait passer pour un garçon, sans s’en expliquer davantage. On pense seulement que c’est plus facile pour elle de laisser se faire les choses. Peu à peu, les choses se corsent, et il lui faut entraîner sa petite soeur, extrêment féminine, elle, dans son jeu. C’est plutôt agréable à voir, sauf qu’on a du mal à distinguer la thèse, s’il y en a une !
Mr. Nice, de Bernard Rose.
Nous revoilà au début des années soixante-dix, en Grande-Bretagne. Un jeune étudiant à Oxford fréquente les soirées de défonce psychédélique, et va, à son corps défendant, devenir passeur de drogue, gagner des fortunes et les reperdre aussi vite. Il s’agit, dit le dossier de presse, d’une histoire vraie... cela laisse songeur, mais la performance du comédien est fascinante !
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