Sainte Galère, priez pour nous, en ce 10 décembre !
Galère, on peut le dire !
Il y a un petit moment savoureux, alors que le projectionniste était resté les deux pieds dans la neige dans sa cambrousse ! La caissière, qui avait laissé imprudemment laissé rentrer quelques spectateurs (dont moi !) rechignait à rembourser, c'est humain. J'ai donc tenu son téléphone portable contre son oreille, afin que ledit projectionniste lui guide la main pour lancer la projo... Nous plaisantions : en d'autres temps, et dans un hôpital de brousse, nous aurions bravé le destin et opéré à coeur ouvert, mais baste !
Le nom des gens, de Michel LECLERC.
Ca part dans tous les sens, effleure tous les sujets, à toute vitesse. Mais grandement réjouissant ! D’ailleurs, il y a Jacques GAMBLIN, qui perso me fait toujours craquer... rappelez-vous (le cas échéant) Les Diablogues au Théâtre du Rond-Point. A voir absolument, donc.
Holiday, de Guillaume NICLOUX.
Grosse déception. La bande annonce avait bien fonctionné pour moi, mais c’est trop brouillon, trop inégal, bref assez loupé. Je vois bien l’intention, mais pour moi c’est raté ! J’attendais le pendant de Mic-mac à tirelarigot, mais on en reste loin. Qu’a été faire DAROUSSIN dans cette galère ? Pas indigne, juste décevant.
Pieds nus dans les limaces, de Fabienne BERTHAUX.
Réjouissant ! Le sujet était gonflé : montrer l’univers d’une demi-dingue (je sais, c’est méchant !), mais c’est bien là qu’on est. Donc une jeune demoiselle fort industrieuse, qui tricote des chandails pour emmitouffler le tronc des arbres, coud un slip en peau de lapin pour un de ses amants, vernit les griffes de son dindon de compagnie, le tout dans la grange-atelier où jadis son père se pendit. Et c’est cela qui est si jouissif : comment cette jeune femme va attirer dans son monde barré sa soeur aînée, si responsable, si bonne épouse, si... adulte aliénée et coincée ! Comment va-t-elle la séduire, la circonvenir, jusqu’à la couper radicalement du reste du monde normal ?
Regardez le film et vous aurez la réponse.
Encore, Fabienne, un autre maintenant, tout de suite, demain matin !
Tolstoï, le dernier automne, de Michaël HOFFMANN.
Tolstoï est mourant, idolâtré par les Russes, une sorte de coopérative est même créée autour de sa philosophie humaniste. Sa femme Sofia se bat pour l’empêcher de léguer ses droits d’auteur au Peuple, ce qu’il finit par faire. Les scènes sont puissantes et romanesques (haro sur le décorateur qui, tout en fignolant les décors, avec e l’alphabet cyrillique tout partout, a juste oublié ce fameux journal que tient Tolstoï, et où Sophie trouve la preuve de sa forfaiture..). mais le reste est très bien. D’ailleurs une passion amoureuse qui tient le coup pendant quatre-huit longues années, c’est franchement bluffant, non ?
Le voyage du directeur de ressources humaines, de Eran RIKIS
Pas mal, quoiqu’un peu long. Une jeune femme émigrée roumaine meurt dans un attentat-suicide à Jerusalem, et le DRH doit retrouver sa trace et son histoire. Il est mal dans son boulot, dans son couple, dans son rôle de père. Il va finir par accompagner le cercueil sur son lieu de naissance, dans une Roumanie enneigée et pétrifiée de misère, accompagné du fils de la morte, adolescent en pétard (comme tout adolescent qui se respecte) et d’un journaliste crampon qui veut se payer le DRH, suspect d’insensibilité et de mépris pour la classe travailleuse. Un peu long, mais intéressant, donc. Il nous avait déjà donné Les citronniers.
On annonce de la neige à Paris ce week-end... Bon courage à tous ! Bonnes fêtes pour ceux qui viennent ici occasionnellement, oserai-je un "Joyeuses Pâques ?"