Semaine du 2 au 6 août 2010
Petite remarque liminaire : quand je parle d'un petit film, il ne s'agit pas là d'un jugement de valeur. On doit noter simplement qu'il n'est pas noyé dans un Niagara de dollars, d'effets spéciaux ébouriffants, de stars payées comme... ben, des stars !, et autres incongruités hollywoodiennes.
Qu'on se le dise !
Ah, cela a été une petite semaine, minée par ces contingences bouffe-temps !
J'ai quand même vu (en pensant à vous) :
LLUVIA, (La pluie) de Paula Hernandez.
Pour pleuvoir, il pleut. Et pour les embouteillages, Buenos Aires n'a rien à envier à Paris. Nous y retrouvons (trempés) deux héros. Elle, ne supportant plus la disparation de sa passion pour son jules le quitte et campe dans sa voiture ; lui est venu d'Espagne pour enterrer son père. A ce premier deuil fait echo celui qu'il avait vécu à l'âge de six ans, lors du divorce de ses parents. Il ne l'avait jamais revu !
Ils sont si attachants, ces deux paumés dégoulinants ! Je vous cache la circonstance qui a fait qu'il a du s'inviter dans la voiture de la belle... mais allez-y !
LA TERRAZZA, d'Ettore SCOLA,
Le film n'a pas pris une ride ! Une galerie de personnages redoutant la cinquantaine, confrontant leurs rêves de jeunesse avec l'amère réalité de ce qu'ils sont devenus... Ils travaillent tous dans "l'art", radio, télévision, écriture de scénario, et se retournent, se confrontent, s'exaspèrent... La politique menée par le pouvoir les désespèrent, et leur impuissance les enragent. C'est bien pour cela que c'est drôle, de ce comique à la Scola !
A voir absolmument !
MILENIUM 3, de Daniel Alfredson, toujours.
(A propos, j'ai cru comprendre que la fille de Daniel s'appelle Danieldottir, et son fils Danielson. Bon. Mais le fils de Danielson s'appelle-t-il Danielsonson, et sa fille Danieldottirdottir ? Quand est-ce que ça s'arrête ? J'ai le vertige. Merci de m'aider dans ma quête)
Donc, c'est la suite (ah ah !) de Millenium 2. Sauf que c'est beaucoup plus long (2 h 30) parce qu'il a fallu y fourrer vite fait ce qui était dans le roman et pas encore traité. Mais c'est bien, il y a du muscle, un peu d'amour désabusé....
CELLULE 211, de Daniel MORIZON
Ce jeune gardien, qui veut faire du zèle, aurait mieux fait de s'abstenir : il tombe en pleine émeute. Il se fait habilement passer pour un détenu, se mesure au "caïd" du coin, un bodybuldé commak, et est entraîné par les meneurs. Le film est ultraviolent, pas seulement par son côté esthétique mais par les questions qu'il pose, dans une société ultrarépressive. Le sort des QHS est évoqué d'une façon alarmante. D'accord, le film se passe à Madrid, mais c'est pure convenance parce qu'il se déplace sous toutes les contrées... y compris près de chez nous !
A bon entendeur, salut !
Je ne vous fais pas le détail des rebondissements, parce que vous DEVEZ aller le voir !
NORTEDAO, de Rigoberto PEREZCANO
En dépit de son prénom (rigolo), ça ne rigole pas chez Rigoberto. C'est (encore, d'accord, mais quand même), une histoire d'exil. Enfin de tentative de passer du misérable Mexique aux (fantasmés) Etats-Unis. Andres tente à maintes reprises de "franchir la ligne", toutes sanctionnés par des échecs. Il y a des amours timides, il y a de la trahison, il y a des "méchants", il y a une amertume infinie aussi, de voir que des hommes en sont réduits à risquer leur vie pour gagner trois sous, nourrir leur famille, éduquer leurs enfants...
Je sais, c'est loin d'être le premier film sur le sujet (j'en ai déjà vu trois dans l'année). Mais c'est un sujet trop poignant pour qu'il mérite d'y revenir encore et encore... On entend les nouvelles, on lit des articles. Mais les VOIR se débattre, englués qu'ils sont dans leur vie pathétique... allez-y !
Et, histoire de souffler un peu, QUESTIONE DI CUORE, de Francesca Archibugi (deux femmes cette semaine, on progresse, haut les coeurs les filles).
C'est une comédie, si si, et réussie, si si !
Un carossier, tranquille père de trois gamins (dont un encore à venir) fait un infarctus, en même temps qu'un célèbre scénariste qui peine à écrire. Ensemble à la clinique, ils copinent. Mais le scénariste est largué par sa chérie, ne pond plus une ligne, et va voir son pote, se réchauffer au jeune couple, aux enfants (que lui n'aura sans doute jamais...
Et - je me répète, mais il faut que ça rentre !- c'est TRES drôle, attachant comme tout. A voir, donc.
A bientôt, le petit soldat remonte au front dès lundi !