Semaine du 30 mai
Play a song for me, de Esmir Filho
La province brésilienne, et la difficulté d’un adolescent à communiquer avec son entourage. C’est tellement plus simple, caché derrière un écran... Beau film, nostalgique d’une époque où Dylan composait, que lui-même n’a pas pu connaître. Mais son rêve est d’assister à un de ses concerts...
Infiltration, de Dover Kosashvili
Un désert en Israël, un camp d’entraînement pour des gamins de dix-huit ans, qui ont tous des problèmes, physiques ou psychiques, qui font qu’ils n’intégreront jamais l’armée régulière. L’absurdité du système nous prouve pendant deux heures, entre scènes cocasses et stupidités du discours militaire, comme l’administration est obtuse. Seulement, l’entraînement se fait avec des balles réelles, de celles qui tuent pour de vrai, et des grenades, qui explosent pour de vrai. Nous aurons donc deux morts, pour rien ! Le film est à voir, absolument !
Sailor et Lula, de David Lynch.
Une pure merveille ! Un embrasement constant, tout est folie, démesure, éclairs, brasiers ! Cage est magnifique, il savait, alors, se mettre en danger. Lynch ne s’interdit aucun excès de jeu de ses comédiens, qui le suivent avec enthousiasme dans cette épopée d’amour et de violence. L’image est explosive, le feu est présent tout le temps, Magnifique ! A voir absolument.
Naissance des pieuvres, de Céline Sciamma.
Premier film de la réal., avant Tomboy, délicieux film sorti il y a quelques mois. Les distributeurs ont eu l’excellente idée de le remettre en exploitation, pour notre grand plaisir. C’est l’exploration des difficultés adolescentes avec l’amour, physique ou cérébral ; la difficulté de reconnaître son identité sexuelle... Ces ados sont attachants et convaincants, personnages autant que comédiens, d’ailleurs...
A voir !
Cette semaine du 1er juin, pas moins de TREIZE nouveaux films sortent à Paris !!! Au secours, les distributeurs sont devenus fous, ils envoient ces films au casse-pipe !
Monsieur Papa, de Kad Merad.
Une niaiserie absolue ! Pas d’image, pas de direction d’acteur, le vide en son néant !
Gianni et les femmes, de Gianni di Gregorio
On retrouve l’atmosphère sumpathique du réalisateur. Il joue son propre rôle de « jeune vieillard » qui s’offre sa crise : marié depuis longtemps avec une femme qu’il ne désire plus, il suppose pouvoir retrouver son pouvoir de séduction. Las... Le film n’offre pas grand-chose de plus, et c’est dommage !
Quelques kilos de dattes pour un enterrement, de Saman Salour.
La déviation de l’autoroute conduit une station-service à la ruine, les deux seuls employés restants perdent la boule. Cet univers est sombre, enneigé, solitaire, loin de la « vraie vie »... A voir.
Rendez-vous avec un ange, de Sophie Daruvar
Excellent film, où l’on voit une femme effacée tenter de se retrouver une vie, au moment où son mari, aigri, brutal, jaloux, découvre qu’elle a perdu son emploi. Il ne sait que croire, et la vérité vont les rapprocher.
Une séparation, de Ashgar Farhadi
Aussi bon que A propos d’Elly, ce film nous place en position délicate : en effet, on nous présente des faits sans en tirer de conclusion. A nous de faire l’enquête, de décider... Une femme iranienne décide de quitter le pays, et veut le divorce et la garde de sa fille. A la question du juge, elle explique sèchement que sa fille « ne peut pas » s’épanouir dans ce pays. Elle a engagé une jeune paysanne pour s’occuper du père, atteint d’Alzheimer. Mais celle ci est enceinte, et n’a pas la permission ( !!! Nous sommes en Iran) de son mari pour ce faire. L’inévitable accident arrive... Il y a du conflit de classes dans ce film, un procès sur l’écartèlement entre modernité et tradition... A voir absolument !